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Rencontre avec l'auteur Laurent Petitmangin

Par D A, publié le mercredi 13 octobre 2021 16:07 - Mis à jour le jeudi 21 octobre 2021 13:11
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Jeudi dernier 7 octobre, nos élèves de seconde 3 ont eu la chance de rencontrer l'auteur Laurent Petitmangin pour parler de son roman qui a reçu le prix fémina des lycéens intitulé "Ce qu'il faut de nuit".

Au CDI avec Mme Carlomagno enseignante de lettres, les élèves ont préparé la rencontre avec de nombreux travaux proposés : booktubes, lettres aux protagonistes, étude de la couverture, réalisation de l'interview à l'auteur, réalisation d'un profil d'un personnage, imaginer une autre couverture...Cette rencontre fut très riche pour tous.

 

 

INTERVIEW DE LAURENT PETITMANGIN

Le 7/10/2021 au lycée des trois sources.

 

Accueil et premières paroles de l’auteur :

Le titre que j’avais choisi n’était pas celui-ci. J’avais intitulé le roman Ceci est mon sang. Quand j’écris je ne connais pas la fin, j’ai juste une vague idée. Quand vous commencez vous ne savez jamais quand vous terminez. Je voulais qu’il y ait des arbres et Ce qu’il faut de nuit est le début d’un vers d’un poème de Jules Supervielle Ce qu’il faut de nuit au-dessus des arbres…

J’écris beaucoup à bord des avions, je travaille chez Air France dans le marketing ; j’ai vécu 5 ans à Amsterdam, 2 ans à Londres. J’écris souvent le matin avant d’aller au travail et le soir sur ordinateur.

J’aime avoir d’emblée une première scène. Fus et son père ont été créés dès le départ. Gillou est arrivé plus tard.

Je suis enfant de cheminot. Au passage du train j’allais voir le train que mon père conduisait passer avec ma petite sœur et au passage mon père mettait un grand coup de klaxon et nous étions joyeux de cela.

 

Y a-t-il des rapports communs entre le livre et vous ?

Oui bien sûr ; lorsque vous écrivez vous êtes attentifs à tout, aux choses vues et entendues.

 

Pourquoi un roman dramatique ?

Oui en effet c’est un livre qui parle de déception …

La grande question est est-ce que les parents peuvent être déçus par leurs enfants ? Jusqu’où cela peut les amener ?

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce roman ?

 J’ai écrit ce livre en quelques semaines

 

Quels sont les éléments déclencheurs ?

J’ai 3 fils et une fille. Le deuxième de mes fils a fait sport étude et voulait être joueur professionnel mais il était souvent blessé et il a changé de voie. Mon rêve était que mon fils fasse polytechnique. Il n’a pas été admis. J’étais déprimé. Les parents veulent projeter des choses sur leurs enfants. Pourquoi les parents veulent-ils autant être impliqués dans la vie de leurs enfants ? Jusqu’où cela peut aller ?

 

Vous attendiez-vous à autant de succès ?

Ma femme a lu le début du roman et m’a vivement encouragé, elle a beaucoup aimé, je tiens compte de son avis. Un livre c’est comme un bébé. L’auteur envoie ensuite son travail à l’éditeur et à des coûts (maisons d’édition étrangères)

Le livre devait sortir en janvier 2021 mais il est sorti beaucoup plus tôt à la rentrée littéraire de 2020 et grâce à cela j’ai pu bénéficier de prix littéraires.

 

Pourquoi parlez-vous du point de vue du père et non du fils ?

Le point de vue du père qui découvre les faits trop tard permet de montrer de façon violente les aléas de la vie. Au début du roman, le père est au bord du terrain de foot mais il voit très mal on voit bien mieux en tribune. Cet homme ne va rien voir venir. Il va se prendre la vie dans la tronche. La vie tient à très peu de choses. Globalement on est maître de son avenir, vous avez votre libre arbitre. Mais des éléments dans la vie viennent contrecarrer cela, c’est la roulette russe.

 

Cela vous a pris du temps pour être romancier ?

Un camarade me montrait qu’il écrivait dans un carnet et ça m’a donné envie de faire pareil. Je me suis dit c’est bien ce qu’il écrit mais c’est perfectible. Et du coup je me suis dit que j’allais me mettre à écrire moi aussi.

Mon livre a été lu directement par un éditeur ; cela donne plus de chance que lorsque ce n’est pas un comité de lecture qui lit.

Pour écrire mon deuxième roman Ainsi Berlin j’ai mis beaucoup plus de temps car il est écrit au passé. J’avais envie de parler d’un tunnel et je suis parti de cela.

 

Lequel préférez-vous ?

J’aime les deux ; dans les deux des scènes me plaisent beaucoup. Le moteur reste la fidélité à des valeurs.

 

Comment ça se passe pour les couvertures ?

Pour le choix de la couverture, il se peut que l’on soit frustré car on ne peut pas toujours choisir l’affect artistique que l’on souhaiterait mettre.

 

Envisagez-vous d’écrire du point de vue d’une femme ?

Oui je n’ai pas de problème avec cela. Mon tout premier ouvrage est un livre à trois voix qui raconte une expédition en montagne ; j’ai également un projet de littérature jeunesse

Quand j’écris je ne connais pas la fin, j’ai juste une vague idée.

 

Quelle est votre opinion politique ?

Je suis plutôt un homme de gauche.

 

Laurent Petimangin nous montre son carnet d’écriture.

Il accepte volontiers de faire des dédicaces.

Nous le remercions chaleureusement.