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RENCONTRE AVEC L’AUTEUR DE BANDES DESSINEES LAURENT GALANDON

Par DAMIEN ACHARD, publié le mardi 1 juin 2021 15:28 - Mis à jour le mardi 1 juin 2021 15:28
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Le vendredi 28 mai 2021

RENCONTRE AVEC L’AUTEUR DE BANDES DESSINEES LAURENT GALANDON

 classe de 1STMG1 et Mme Carlomagno de 9h à 11h.

En amont les élèves ont préparé plusieurs travaux pour préparer la rencontre et mieux connaître l’auteur et ses œuvres.

Nous étudions principalement la bande dessinée L’appel qui traite du djidahisme et montre bien à quel point l’adolescence est un âge fragile où il est facile d’être influencé sans discernement.

Les élèves préparent l’aménagement de l’espace pour la rencontre : fauteuils, table basse garnie des œuvres de l’auteur, arbre garni avec les couvertures plastifiées de ses bandes dessinées. Affiche collée sur la vitre et deux maîtres de cérémonie (Nathan et Nathan) qui présentent les différentes activités de bout en bout.

Par groupe, les élèves ont choisi des activités : affiche de présentation pour la rencontre, production de marque-pages à offrir à l’auteur,  saynètes de passages, lectures à voix haute, interview questions posées au moyen d’un jeu inventé par les élèves ; à l’aide d’une roue l’auteur pioche une carte qui correspond à l’une de ses œuvres et les élèves lui posent une question correspondant au numéro tiré par la roue. Une élève (Képhira) a rédigé une lettre pour l’auteur.

A la fin de la rencontre, quelques minutes permettent à l’auteur de nous faire des dédicaces.

 

 

 

Voici les réponses aux questions qui ont été posées à Laurent Galandon :

 

Quel a été votre parcours avant d’être auteur ?

Je pense que l’on nait tous « raconteur d’histoires ». J’ai beaucoup joué aux jeux de rôle. Au début au collège je n’étais pas bon élève puis à partir de la fin du collège ça a changé ; au départ j’étais doué en dessin. Après je me suis orienté vers la photographie. J’ai aussi été directeur de cinéma et j’ai rencontré des réalisateurs. Je suis toujours resté dans le domaine de la narration et du scénario ; la BD est une succession d’images fixes comme lorsque je prends des photos.

 

Combien avez-vous touché pour Le contrepied de Foé ?

Au total 25000 euros. Le dessinateur touche 17000 euros mais il a eu 18 mois de travail. Pour l’auteur il reste 8000 euros. L’auteur doit vendre 8000 livres et il s’agit d’une avance sur les droits d’auteur. S’il vend plus de 8000 livres il pourra gagner un peu plus.

 

Relisez-vous vos œuvres par exemple Shahidas ?

Shahidas un des premiers albums de Laurent Galandon est pour lui le moins réussi. Il se passe en Egypte et il estime ne pas connaitre suffisamment et donc il n’est pas dans le réalisme du décor et dans l’ambiance.

Il aime beaucoup L’appel et Pour un peu de bonheur.

Le cahier à fleurs traite du génocide arménien.

 

Quel est votre prochain album, travaillez-vous sur un nouveau projet ?

Il sera consacré au procès d’une truie au Moyen-âge. Il s’agit d’un fabliau. L’avocat la truie et le juge sera probablement le titre.

Je souhaite aussi traiter dans une prochaine BD le sujet des enfants de Daech.

J’ai aussi envie de faire une histoire sur les Massaï, ce peuple m’intéresse.

 

Combien de temps avez-vous mis pour écrire L’appel ?

C’est l’histoire qui m’a pris le moins de temps nous a dit Laurent Galandon. C’est situé à Valence, un environnement connu, et un sujet contemporain. J’ai beaucoup lu sur le sujet de la radicalisation.

 

Pourquoi avoir choisi la BD et pas le roman ?

Pour moi la BD n’est pas destinée aux enfants comme vous le pensez. Je pense que je n’ai pas les compétences pour écrire un roman. Le scénario est un média intermédiaire un objet qui disparait au profit d’une œuvre globale. En BD je passe entre 3 et 9 mois sur un scénario. Je me considère comme un « Poulidor » de la BD.

J’ai un projet de long métrage mais le financement est très important (4 millions d’euros).

 

Comment se faire connaitre ?

L’éditeur fait la promotion et en tant qu’auteur, nous avons des attachés de presse. C’est bien d’être dans la presse généraliste et encore mieux de passer à la télévision.

 

Votre BD Fake story est-elle tirée de faits réels, de votre vécu ?

C’est une histoire que j’ai dans ma tête depuis 10 ans. J’ai mis peu de temps pour écrire le scénario entre 3 et 4 mois. Au début j’écris comme une nouvelle, l’ambiance, le déroulé, sans les dialogues. On appelle ça le traitement. J’envoie ça aux éditeurs. Ensuite je cherche un dessinateur. Puis c’est ensuite le travail du découpage : case par case j’indique le décor et ce qui se passe. Le dessinateur fait un story board, c’est lui qui décide de la taille des cases. Un strip = une seule case. Rythme, différents plans, plongée, contre plongée etc…

 

Pourquoi faire le choix de travailler avec plusieurs dessinateurs ?

Car il faut plus de temps aux dessinateurs pour faire la BD et je peux ainsi continuer à avancer d’autres récits. Certains registres graphiques sont plus adaptés selon les histoires d’où des choix différents.

 

Lisez-vous des mangas et si oui lesquels aimez-vous ?

Oui je lis des mangas. Monster est celui que je préfère. J’ai la même sensation que lorsque je regarde une série.

 

Peut-on vivre de l’écriture ?

On est tous des « pilleurs d’histoires ». On prend des choses que l’on connait pour raconter. Par exemple dans L’envolée sauvage, les personnes qui sortent des camps sont affamées mais avant de se précipiter sur la nourriture quand elles sortent des camps, elles ont besoin de retrouver leur statut d’humain ; j’ai pris cette idée dans une autre histoire ; on pioche dans ses souvenirs conscients ou inconscients ; tout ce que l’on entend et ce que l’on voit reste dans notre cerveau. Les personnages se construisent de la même manière. Quelque chose se passe : c’est l’appel de l’aventure, un élément pousse le personnage à aller dans l’aventure.

Il y a le travail choisi et le travail subi. Je peux vivre de mon écriture même si je ne gagne pas beaucoup.

Pour moi je fais un travail qui me plait et je suis heureux ainsi.