Le blog de M MARINI (Histoire-Géographie)

La composition : méthode appliquée

Publié le samedi 16 septembre 2017 15:12 - Mis à jour le samedi 16 septembre 2017 15:13

LA COMPOSITION : LA METHODE APPLIQUEE

1èreL,S, ES ; SUJET (cours de M. MARINI) = La Seconde Guerre Mondiale et les populations civiles.

 

A) AU BROUILLON (1 heure)

I* REFLEXION SUR LE SUJET (sert pour l’introduction) IMPORTANT : écrire sous forme de notes rapides

  1. Ré-écrire le sujet (au propre + au brouillon)

La Seconde Guerre Mondiale et les populations civiles.

  1. Analyse du sujet[1].

La Seconde Guerre Mondiale (2GM) = 1939 à 1945 -massacres de Nankin par les jap = 1937 – (des pop civiles chinoises !) - sinon 1er sept 39 invasion Pologne par All. - 1945 la 2GM s’achève sur Nagasaki (surtout des civils tués).  - la 2GM = 50% des pertes = civils

Et = Cela veut dire que les 2 termes du sujet sont liés. – ne pas étudier la 2GM sans les civils ni les civils sans la 2GM.

les populations civiles =/= militaires (uniformes = troupes régulières). - Il y a des civils qui font la guerre : - espions, informateurs, résistants (armés ou non), collaborateurs de l’occupant (armés ou non)

  • civils qui participent à l’effort de guerre : usines, bureaux, agriculture, services, radio, états majors, service de santé (film Pearl Harbor)  etc
  • civils qui subissent : bombardements, occupations, front (ex. Normandie été 1944), déportations et déplacements divers (sauf prisonniers de guerre = militaires), etc 
  • civils + tranquilles (hors zones bombardées, occupées en de front ex. USA, Australie, Sibérie, Chine intérieure)   
  1. Reformulation du sujet)

Le Second conflit Mondial a impliqué très fortement les populations civiles.

 

  1. Problématiser le sujet (sous forme de question-s)  GESTION DU TEMPS : un quart d’heure.

L’implication des civils dans la guerre a été exceptionnelle dans l’histoire des guerres. Quelles ont été les différentes manières pour les civils de vivrent la Seconde Guerre Mondiale ?

 

II* PRISE DE NOTES : IMPORTANT : écrire sous forme de notes rapides avec 1 tiret/note

REGLE DOR N°1 : Le plan doit découler de vos notes et non le contraire.

  1. Ecrire toutes les idées avec un tiret par idée. Je reprend = analyse du sujet et répond à la problématique.
  • Bombardements aériens : où ? campagne 1940 (F, NL, B), Angleterre, Allemagne et Japon p Alliés. Raids terroristes (pourquoi ? casser le moral + que l’industrie adverse qui s’enterre). Raids = tuerie : Conventry, Dresde, Tokyo, Ruhr, Berlin, Hiroshima, Nagasaki. Que font les civils pendant les bombardements ? (abris, où ?) après  bombardements ? 
  • Les civils et le front = Stalingrad (1942-1943), Normands (été 1944), Soit restent (vie difficile dans la guerre) soit partent (exode Français, Belges 1940, Allemands 1945 face aux Russes)
  •  Les civils « tranquilles » dans la guerre (et oui !) = ex. USA, Australie, Sibérie, Chine intérieure, Nord du Roy. Uni, Canada certains coins épargnés (France). Etc.
  • civils et occupations étrangères : F avec Allemands, Russes avec Allemands, Philippins et Chinois avec Japonais, puis vaincus (All , Jap, Italiens) avec Alliés. Occupation peu terrible (Corse p les Italiens) ou à l’inverse très dure : territoires soviétiques ou Pologne p Allemands (répressions aveugles, Raffles, etc)
  • Les pop. Civiles traquées par les Allemands : Juifs, militants communistes,
  • Les pop. Civiles traquées par les Alliés : Nazis, traîtres, etc (certains ont bénéficier de protections après 1945 contre des renseignements comme A. Barbie)
  • Les civils travaillent :
  • a) p l’effort de guerre : usines (guerre industrielle) + champs (nourrir armées et pop) les femmes W à la place des hommes partis (sauf en All nazie = les prisonniers ou déportés du travail ou déportés des camps).  Radio (BBC), journaux légaux, propagande, distraction des soldats (théâtre, chanson cas de Marlen Dietrish Lillly Marlen) états majors (les femmes des service de la RAF), civils du service de santé des armées (attention les femmes militaires = HS)
  • b) pour la société (cela rentre ds le sujet car c’est pendant la guerre) : les occupation quotidiennes se poursuivent mais avec impact de la guerre (dans les esprits, père, mari ou frère absent,) les enfants vont à l’école. 
  • Les pop. Civiles et les guerres clandestines :
  • A) Les agents en mission (parfois militaires en civil = civils). Résistants missions non combattantes = renseignement, propagande (E. d’Astier Vigerie), aide aux alliés (H. d’Astier Vigerie en Algérie), passage de personnes recherchés, libération de détenus, fournir de faux documents, etc 
  • Collaborateurs (non combattants) : dénonciateurs, agents au service de l’ennemi.  
  • B) missions combattantes = harcèlement de l’ennemi (partisans russes, partisans Yougoslaves, résistance du Vercors, etc) attaque ennemis ou destructions et sabotages.
  • Les restrictions (ex rationnement en F jusqu’en 1951) : alimentation, essence, vêtements (certains pays, les USA, les ignorent).
  • La sexualité des femmes dans la guerre = relations amoureuses de femmes avec les occupants (les tondues de 1944 en France), relations amoureuses de femmes avec les libérateurs (F avec des soldats US),  Esclaves sexuelles (cas des Chinoises dans les bordels de l’armée jap). Problème des viols (Russes c Allemandes, F par les soldats US). L’infidélité de leurs femmes (à l’arrière) est une obsession des soldats (rôle sur le moral). Femmes allemandes avec prisonniers de guerre (Français) travaillant dans leurs fermes.  
  • Déplacés, déportés prisonniers (civils car : militaires = HS) 
  •  Déplacés soit volontairement (exode = fuite pourquoi ? ) soit par autorité militaire (zone stratégique vidée). 
  • Prisonniers (Prisonniers de guerre = HS) = comme avant la guerre (condamnés de droit commun + marché noir) les Allemands les placent en camp de concentration (avec les résistants !).  Prisonniers pour motifs politiques ou résistance (tortures, etc)
  •  Déportés = camp de concentration (différentes catégories = asocial, politique, Juif, homosexuel, rebelles aux nazis, etc). Camps d’extermination (tuerie de masse par le gaz) ou fusillades (à l’Est : la Shoah par balles). Expliquez l’arrestation, le transit puis le transport (trains). Population très diverses. Survie dans les camps (très difficile vers 1944 = famines, maladies, marches de la mort : ex. à Auschwitz)                  

 

III* CONSTRUCTION DU DEVOIR

  1. Cherchez un bon plan et le tester

Je vais essayer le plan par degré d’implication : du – au + .

I) Civil loin des combats terrestres (inclus bombardements aériens) 

II) Civils en prise avec la guerre (Déplacés, déportés, prisonniers civils, sexualité des femmes dans la guerre, civils en zone de front)

III) Civils acteurs de la guerre (Collaborateurs, résistants)

 

Ce plan répond au sujet mais il est déséquilibré donc mauvais I= 8 ; II = 4 ; III= 3 !.  Une solution = fondre II et III. Je vais changer mon titre I qui n’est pas très bien (« loin des combats » sous les bombes ?).  Je vais aussi chercher à améliorer le titre de mes parties.

 

I La vie quotidienne des civils à l’arrière (inclus les civils sous les bombardements aériens)

II Civils victimes ou acteurs de violence guerrière plan équilibré répondant à TOUT le sujet donc correct

 

  1. J’écris L’INTRODUCTION a) Reformulation du sujet

Le Second conflit Mondial a impliqué très fortement les populations civiles.

b) explication des limites du sujet

Le Second conflit Mondial commencerait selon certain historien en 1937 par les massacres de populations civiles chinoises par les troupes japonaises[2]. Plus classiquement il commence en septembre 1939 par l’invasion de la Pologne par les forces allemandes. Ce conflit s’achève par le bombardement en été 1945 d’objectifs essentiellement civils par deux bombes atomiques : Hiroshima et Nagasaki. Ainsi les civils qui constituent la moitié des pertes de la guerre ont-ils été durement touchés par la Seconde Guerre Mondiale. Par civil nous entendons toute personne qui ne porte pas d’uniforme d’une armée régulière. Cela implique essentiellement les femmes, les enfants, les vieillards et les hommes qui pour des raisons très diverses ne sont pas militaires. Les traditions militaires issues de la chevalerie européenne ont tenté (avec des réussites diverses) de neutraliser les populations civiles. Mais le développement des armes destructions massives et l’aspect total voire totalitaire des guerres ont fait voler en éclat tous les interdits et donné libre cours à l’extrême violence à l’encontre des civils.

c) Une problématique qui débouche sur …

L’implication des civils dans la guerre a été exceptionnelle dans l’histoire des guerres. Quelles ont été les différentes manières pour les civils de vivrent la Seconde Guerre Mondiale ?

 d) une annonce de plan

Pour répondre à cette question nous verrons d’abord les aspects de la vie quotidienne des civils à l’arrière. Puis nous étudierons les civils qui peuvent être victimes et/ou acteurs de la Seconde Guerre Mondiale.  

  1. Je prévois la CONCLUSION :

a) rapide bilan

Nous l’avons vu les civils selon les lieux et les périodes du conflits, selon leur sexe, leur âge et leur profession ont été impliqués de manières très diverses dans la Seconde Guerre Mondiale. Ce que l’on retient c’est l’exceptionnelle implication, inédite, par rapport aux guerres du passé (y compris la 1ère Guerre Mondiale autre guerre totale)

 b) si possible : ouverture

Les conflits postérieurs à 1945 ont prouvé que cette implication croissante des civils connue entre 1939 et 1945 n’était pas démentie mais plutôt (hélas) confirmée.

 

GESTION DU TEMPS : je travaille (montre en main) depuis 1h30 au brouillon.

 

B) ECRIRE AU PROPRE (1h30) : LE DEVOIR (Surveillé ou Maison) IMPORTANT : écrire bien et sans abréviations.

Le Second conflit Mondial a impliqué très fortement les populations civiles. Ce conflit commencerait selon certains historiens en 1937 par les massacres de populations civiles chinoises par les troupes japonaises. Plus classiquement il commence en septembre 1939 par l’invasion de la Pologne par les forces allemandes. Ce conflit s’achève par le bombardement en été 1945 d’objectifs essentiellement civils par deux bombes atomiques états-uniennes sur Hiroshima puis Nagasaki.. Par civil nous entendons toute personne qui ne porte pas l’uniforme d’une armée régulière. IL y a des civils armés (franc tireurs, saboteurs, etc). Les civils cela implique essentiellement les femmes, les enfants, les vieillards et les hommes qui pour des raisons très diverses ne sont pas des militaires. Les traditions militaires issues de la chevalerie européenne ont tenté (avec des réussites diverses) de neutraliser les populations civiles. Mais le développement des armes destructions massives et l’aspect total voire totalitaire des guerres ont fait voler en éclat tous les interdits et donné libre cours à l’extrême violence à l’encontre des civils au cours du Second conflit Mondial. Ainsi les civils constituent la moitié des pertes de cette guerre.

L’implication des civils dans la Seconde Guerre Mondiale a donc été exceptionnelle dans l’histoire des guerres. Quelles ont été les différentes manières pour les civils de vivrent cette Seconde Guerre Mondiale ?

Pour répondre à cette question nous verrons d’abord les aspects de la vie quotidienne des civils à l’arrière. Ensuite nous étudierons les civils qui peuvent être victimes ou acteurs (parfois les deux) de la violence dans la Seconde Guerre Mondiale.  

D’abord si la Seconde Guerre est (globalement) un malheur pour les populations civiles elle n’a pas eu sur toutes ces populations un aspect catastrophique. De nombreux civils n’ont jamais vu un avion ou un soldat ennemi ou entendu la moindre explosion. C’est particulièrement les cas pour les populations civiles d’Amérique (USA, Canada, Brésil, etc). C’est le cas aussi pour des populations civiles vivant hors des zones impliquées par la guerre en Europe, Océanie ou Asie. Pourtant la guerre a eu forcément un impact sur ces civils épargnés : de part l’économie, les informations évoquant le conflit, la propagande, l’éloignement (ou la mort) des proches devenus soldats.

La guerre transforme aussi les sociétés civiles. Si la plupart des occupations quotidiennes civiles se poursuivent, elles se transforment sous l’impact de la Seconde Guerre. Ainsi le facteur qui passe peut apporter de bonnes ou de dramatiques nouvelles d’un soldat proche (père, mari ou frère absent,). Les enfants vont à l’école mais les enseignants sont des femmes, des invalides ou des vieillards. La Seconde Guerre pour les civils, quelque soient leurs âges, ce sont les restrictions (ex rationnement en France qui dure au delà de la Guerre jusqu’en 1951). Tout est rationné et limité : alimentation, essence, vêtements (certains pays, comme les USA, les ignorent). 

Tous ceux qui le peuvent parmi les civils travaillent. Il s’agit de poursuivre l’activité d’avant guerre dans une économie transformée par la guerre (production militaire, main d’œuvre). Il s’agit aussi pour les civils de participer à l’effort de guerre dans les usines (guerre industrielle), dans les champs (nourrir armées et populations), dans les services (transports, etc). Souvent les femmes travaillent à la place des hommes partis au front ou prisonniers. Cette règle a des exceptions comme en Allemagne nazie où Hitler refuse le travail des femmes. Ce sont les prisonniers de guerre, déportés du travail (STO) ou des camps qui font le travail à la place des femmes. 

L’effort de mobilisation passe aussi par le soutien du moral de toute la nation en guerre (y compris les civils) : les émissions de Radio (BBC), l’impression des journaux légaux, la propagande, la distraction des soldats ou des civils (théâtre, chansons,…) par des civils. L’actrice et chanteuse allemande exilée aux Etats Unis, Marlen Dietrich, a contribué à marquer les années de guerre par une chanson reprise dans tous les camps (Lillly Marlen). Les civils peuvent aussi travailler dans les bâtiments militaires de l’arrière ou dans les services de santé. Des millions de civils ont contribué à construire des édifices à buts militaires (ex.en France occupée le Mur de l’Atlantique) 

L’impact de la Seconde Guerre Mondiale sur les populations civiles passe aussi par le choc des occupations étrangères[3]. La France, comme une bonne partie de l’Europe occidentale et orientale, a subi l’occupation de l’armée allemande. Cette occupation a revêtu des formes d’une grande brutalité à l’Est : massacres de masse, répressions aveugles, Raffles, etc. Tous les occupés sont soumis aux règles de l’armée étrangère : couvre feu, contrôle d’identité, interdictions diverses touchant beaucoup la jeunesse (interdiction des bals et des rassemblements). La peur de l’Occupant est fortement ressenti par les civils. Cette peur est encore plus forte chez les populations civiles traquées par les Allemands : Juifs, militants des partis politiques, réfractaires de tous genres.

L’occupation par l’armée japonaise a été plutôt un soulagement pour les Indochinois (présence coloniale française devenue plus légère) mais a été un cauchemar pour les Philippins et Chinois. Notons l’occupation plutôt « bon enfant »  (vus les cas évoqués ci-dessus) de l’armée italienne dans le sud est de la France (Nice, Corse,…).

Entre 1943 et 1945 les populations civiles des puissances de l’Axe ont à leur tour subi une occupation militaire des Alliés. Les populations civiles traquées par les Alliés étaient en Europe les responsables nazis, ou fascistes, les traîtres (dans les pays libérés), etc. Certains responsables nazis ont pu bénéficier de protections après 1945 en échange de renseignements comme A. Barbie (chef ce la Gestapo de Lyon et responsable d’actes de barbarie, il a pu s’échapper en Bolivie grâce aux Américains)

Parmi les populations civiles confrontées à la guerre se trouvent les femmes. La sexualité des femmes dans la guerre a fait l’objet d’études récentes. Citons les relations amoureuses de femmes avec des occupants. Elle furent abusivement appelées « collaboration horizontale ». Mal vécues ces relations furent durement châtiées à la Libération (les tondues de 1944 en France) parce que les hommes vaincus ou impuissants de l’Occupation trouvaient là un exutoire pour laisser s’exprimer une virilité frustrée. Citons aussi les relations amoureuses de femmes avec les libérateurs (Françaises avec des soldats US),  L’infidélité de leurs femmes (à l’arrière) est une obsession des soldats (rôle sur le moral). Des Allemandes ont pu entretenir des relations amoureuses (en principe interdites) avec des prisonniers de guerre (Français) travaillant dans leurs fermes.  

Dans le cas de relations non consenties (viols) il faut citer le cas dramatique des esclaves sexuelles chinoises dans les bordels de l’armée japonaise. Citons aussi le cas des viols particulièrement nombreux par les Soviétiques à l’encontre des Allemandes. Moins connu mais non marginal, le viol des Française par des soldats US lors de la libération de la France.

La vie civile est ponctuée par la guerre aérienne dans de nombreuses régions d’Europe et d’Asie. Les bombardements massifs c’est la grande nouveauté de la relation entre les civils et la guerre entre 1939 et 1945. L’éloignement du front n’y fait rien puisque des bombardiers à longue rayon d’action ou des missiles (V1 ou V2) peuvent frapper les villes (et donc les civils) à des milliers de kilomètres de distance. Selon le général Harris du Bomber Command anglo-américain il s’agit bien de briser le moral des populations (allemandes)[4]. Ce sont des raids terroristes. Ceux là répondent aux raids terroristes allemands du début de la guerre : Rotterdam (NL) ou Conventry (GB) lors des campagnes aériennes de 1940. Certes le potentiel militaire, de communication et industriel est aussi visé mais l’objectif d’anéantir la volonté de se battre de la population civile est aussi recherché. Ces raids constituent l’une des grandes causes de mortalité des populations civiles. Des raids alliés firent plus de cent mille morts comme à Dresde (février 1945), Tokyo, Berlin et au final à Hiroshima le 6 août 1945 (avec une seule bombe atomique),  Pendant les bombardements les civils se terrent dans les abris (métros, caves, etc, ) où se noue un sentiment plus fort d’appartenance à la même nation au delà des antagonismes de classe ou de conditions sociales. La guerre réunit les civils dans le même malheur. Arès les bombardements les civils sont mobilisées pour dégager les décombres et rechercher les victimes.

Voyons maintenant que les populations civiles purent être à la fois victimes ou actrices de la violence de la guerre. La guerre touche les populations civiles lorsque le front s’approche puis concerne des zones de peuplement. Ce fut le cas à Stalingrad (1942-1943) ou à Leningrad lors du siège où des population russes subirent la violence des combats et l’occupation allemande en zone de guerre. Pour les Normands (été 1944) il en fut de même. Ceux qui on pu ou voulu partir se transforment en populations errantes comme lors de l’exode des Français et des Belges (en 1940) ou pour les populations civiles allemandes en 1944-1945 fuyant la brutalité inouïe des troupes soviétiques d’invasion.

L’exode peut être aussi forcé. Ainsi par décision de l’autorité militaire occupante ou amie (zone stratégique vidée) des civils ont été ainsi évacués hors de leurs domiciles. 

Parmi les populations civiles déplacées contre leur gré on peut citer les travailleurs réquisitionnés pour l’effort de guerre du Reich (Service du travail Obligatoire, STO) entraînant de multiples réfractaires. Pendant la guerre, les Allemands en territoires occupé (ou non) firent aussi de nombreux prisonniers dans le cadre d’affaires de droit commun auxquels il faut ajouter les trafiquants du marché noir. Signalons que ces détenus de droit commun furent parfois placés en camp de concentration (avec les résistants !).

Des civils qui s’engagèrent dans la résistance (sous toutes ses formes) à l’occupation étrangère purent être faits prisonniers. Il furent souvent emprisonnés puis déportés pour ces motifs politiques ou de résistance et souvent soumis à de mauvais traitement (tortures, etc) comme dans le cas de Christian Boitelet[5]. Les civils formaient la majeure partie des déportés dans les camp de concentration. Ils étaient regroupés différentes catégories suivant le motif de leur détention : asocial, politique, Juif, homosexuel, rebelles aux nazis, etc. La survie dans les camps devint très difficile à partir de 1944 (famines, maladies, marches de la mort : ex. à Auschwitz)                 

Les civils de confession juive furent anéantis dans les camps d’extermination (tuerie de masse par le gaz) ou lors des fusillades (à l’Est : la Shoah par balles). L’arrestation de ces civils (hommes, femmes enfants, vieillards) fut souvent facilitée par des compatriotes collaborateurs. Le premier stade de leur descente aux enfers est le camp de transit (Drancy en France). Puis c’est l’interminable transport par trains vers les camps situés dans le territoire du Reich[6]. Pour beaucoup c’est la mort. Seuls les impératifs de production de l’industrie militaire allemande permirent de sauver un certain nombre de déportés au prix de conditions de vie effroyables.

Des civils ont pu aussi participer, à des degrés divers, à la guerre. D’abord des officiers du renseignement agissant en territoire hostile ou occupé par l’ennemi se fondent dans les populations civiles et à ce titre, en cas de capture sans uniforme, ils sont promis à la mort comme tout civil agissant militairement. Les agents en mission sont aussi des civils. Les Résistants non combattants s’occupent de renseignement, de propagande (Emmanuel d’Astier de la Vigerie), d’organiser les réseaux de résistance (Jean Moulin[7]), d’aide aux alliés (Henri d’Astier de la Vigerie aide le débarquement en Algérie), de passage de personnes recherchés (aviateurs alliés, prisonniers évadés), de libération de détenus, de fournir de faux documents, etc 

Citons aussi les civils collaborateurs (non combattants) : dénonciateurs, écrivains (Louis-Ferdinand Céline, Dieu la Rochelle, …), industriels, artistes engagés dans la propagande ennemie, agents au service de l’ennemi.  

Des civils ont pu prendre les armes. Il s’agit soit d’armes parachutées par les alliés soit d’armes personnelles[8]. Les missions combattantes des civils armés (résistants) sont le harcèlement des ennemis (partisans russes, partisans Yougoslaves, résistance du Vercors, etc) l’attaque ou les destructions ou sabotages des installations servant à l’ennemi. Le film de René Clément la bataille du rail insiste sur le rôle héroïque de la résistance des cheminots français de la SNCF face aux Occupants.

Nous l’avons vu les civils selon les lieux et les périodes du conflits, selon leur sexe, leur âge et leur profession ont été impliqués de manières très diverses dans la Seconde Guerre Mondiale. Ce que l’on retient c’est l’exceptionnelle implication, inédite par rapport aux guerres du passé (y compris la 1ère Guerre Mondiale, autre guerre totale)

Les conflits postérieurs à 1945 ont prouvé que cette implication croissante des civils, connue entre 1939 et 1945, n’était pas démentie mais plutôt (hélas) confirmée.

 

[1] - = une note au brouillon

[2] Page 96 du manuel Hachette 1ère

[3] AMOUROUX Henri ; la vie des Français sous l’occupation.

[4] Frédéric ROUSSEAU (dir) ; Guerres, paix et sociétés 1911-1946 ; Atlande

[5] Christian Boitelet ; Résistant et déporté ; (disponible au CDI du lycée)

[6] Des voix sous la cendre ; manuscrits des Sonderkommandos d’Auschwitz-Birkenau ; Livre de Poche ; 2005

[7] Laure MOULIN ; Jean Moulin.

[8] J. LA PICIRELLA ; témoignages sur le Vercors Drôme Isère ; Brunet

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